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LE PACTE DE PARTENARIAT EST SIGNE CONTRE PERSONNE

La signature du pacte de Partenariat public-privé, entre le gouvernement et ses partenaires du Pacte économique et social, le 23 décembre dernier, a fait réagir un autre partenaire de taille : le parti majoritaire, le Front de libération nationale dont le secrétaire général n’a pas manqué d’émettre quelques réserves sur la teneur de cet accord tripartite. «Ce n’est pas tant ce pacte conclu entre le gouvernement, l’UGTA et les organisations patronales que le parti remet en cause, loin s’en faut. Mais les interprétations que certains pourraient en faire», nous révèle une source proche de la direction du FLN. Une position, du reste, largement expliquée par le secrétaire général, Djamel Ould-Abbès, mercredi dernier à partir de Souk Ahras où il avait présidé une grande rencontre des élus du parti de l’est du pays.

«Le Partenariat public-privé n’aspire pas à privatiser les grandes entreprises publiques nationales qui constituent le socle de la politique sociale du pays.» Cela étant, ajoutera Ould-Abbès, «les petites et moyennes entreprises publiques qui sont en difficultés financières, peuvent, dans certains cas, bénéficier d’un apport des investisseurs privés nationaux ». Le SG du FLN annoncera ensuite à son assistance ses entrevues respectives avec deux acteurs majeurs de cet accord, à savoir le patron de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, et le président du Forum des chefs d’entreprises, Ali Haddad. «Je me suis entretenu longuement à ce sujet avec Sidi Saïd et il est totalement d’accord avec le principe de la protection des entreprises qui constituent un acquis pour la souveraineté de l’économie nationale.» De même, ajoutera Ould- Abbès, que «j’ai eu à soulever le problème avec Ali Haddad qui, lui aussi, est favorable au principe d’accorder la priorité aux entreprises nationales (…) J’irai prochainement à la rencontre des parties concernées pour mieux concrétiser ce préalable». A priori, le principe d’une rencontre tripartite, entre le parti du FLN, la centrale syndicale et le FCE. Cette rencontre aura lieu demain, mercredi, au siège du FLN à Hydra. Une première du genre entre un parti politique et les partenaires économiques et sociaux. Contacté par Le Soir d’Algérie, le secrétaire général du FLN a tenu à préciser que, d’abord, il ne s’agit pas d’une tripartite. «Une tripartite, c’est un instrument technique entre le gouvernement et ses partenaires économiques et sociaux. Notre initiative, cette rencontre de mercredi, se veut une rencontre de concertation, un espace de dialogue et le socle de la paix sociale et de la stabilité du pays. L’on ne peut avancer que si on le fait dans la sérénité et la confiance mutuelle.» Le SG du FLN tenait également à préciser que la rencontre de demain «n’est dirigée contre personne et certains sont allés vite en besogne. Le gouvernement est désigné par le président de la République et le FLN continuera à être toujours à ses côtés tant qu’il applique le programme du Président». Autrement dit, il ne s’agit nullement d’une tentative de déstabilisation dirigée contre le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Pour Ould-Abbès, le parti est dans son rôle. «Le peuple nous a donné sa confiance en nous accordant la majorité. Nous sommes donc directement concernés par la paix sociale et la stabilité. Comme j’ai eu à l’affirmer à partir de Souk Ahras, le FLN veut entamer la nouvelle année 2018 en lançant la concertation en vue de préserver la stabilité, l’unité du peuple et l’intégrité du territoire, comme c’est tracé dans le programme du Président. Au plan économique, notre ambition est de contribuer à inscrire notre économie dans l’après-pétrole. Il était, dès lors, nécessaire de lancer ce dialogue avec les principaux partenaires qui sont les travailleurs et les créateurs de richesses. La démarche du parti s’inscrit constamment dans le cadre du programme du Président. Un Président unificateur comme il vient, encore une fois, de le démontrer avec ses décisions concernant l’officialisation de Yennayer comme fête nationale et la création de l’académie amazighe.» A l’évidence, le FLN ne veut nullement «froisser» Ahmed Ouyahia mais tient, toutefois, à affirmer sa position de premier parti du pays. Présidé par Abdelaziz Bouteflika en personne, l’ex-parti unique, qui sort largement vainqueur des trois élections de 2017, détient, en effet, la majorité au Parlement et aux assemblées locales. C’est, en résumé, un partenaire incontournable pour tout le monde. 

                                                                  Kamel Amarni

Tag(s) : #CHRONIQUE
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